Into the wild...
Récit d'une petite virée en montagne...
La météo plutôt incertaine des derniers jours semble évoluer dans le bon sens, le vent de nord assez soutenu devrait finir de dégager les derniers nuages.
C'est décidé, je monte...
Entre le matos photo, l'affût, le couchage et un peu de nourriture, je me retrouve avec un sac de 27kg sur le dos, et dès les premiers pas, je me rends compte que la montée va être très dure, d'autant plus que j'ai choisi l'itinéraire le plus direct et donc le plus raide.
Le sentier démarre à 900m d'altitude, mais pas le temps de se chauffer, ça grimpe tout de suite..
Plié en deux sous le poids du sac, je suis parti pour 900m de dénivelée, sous le soleil, heureusement.
10mn plus tard, première pause, les hanches, le dos, ça tire..... Faut chauffer la machine et trouver le bon rythme..... c'est reparti...
La luminosité tombe soudainement, la forêt s'est assombrie mais c'est bien le ciel qui s'est chargé.
Les premières gouttes ne tardent pas mais je continue la montée, et le temps que je réalise qu'il pleut vraiment, je suis trempé.
Petite pause et première galère pour enfiler un poncho par dessus mon sac à dos, il est tellement énorme avec l'affût, le trépied et le sac de couchage accrochés dessus...
Dans mes gesticulations, j'aperçois au sol les restes d'une patte, tiens serait-ce le gros chat?...
Encore près de 500m de dénivelée à faire, et sous une pluie glaciale cette fois-ci...
La montée est vraiment pénible, je me fixe des buts pour progresser..
Allez, jusqu'à cet arbre et je m'arrête... Bon je continue jusqu'au prochain tournant...Au prochain replat je m'arrête....
Petite pause au pied d'un arbre, l'occasion de prendre un petit casse-croûte.
Lorsque je veux repartir, je me retrouve cloué au sol par le poids du sac, un peu comme le scarabé qui se retrouve sur le dos et qui agite ses pattes pour se remettre à l'endroit... à force de mouvements et de gesticulations dans tous les sens, je me redresse finalement, rigolant tout seul du ridicule de la situation.. Heureusement que personne ne m'a vu!..
Après 3 heures de montée laborieuse, je débouche enfin sur l'alpage...
Le vent est encore plus fort et plus froid mais la pluie a cessé. Je change rapidement mes vêtements mouillés et reprends la marche.
Il me reste une bonne heure de marche avant d'arriver où je compte bivouaquer, mais je savoure pleinement cet instant où je sais que je suis seul dans cette montagne... Mon sac semble peser 10kg de moins... C'est reparti...
Tiens, un pinson...
Le temps reste menaçant, mais je ne devrais pas prendre d'orage. La nuit s'approche doucement...
Dernières lueurs avant le noir...
Je suis maintenant dans mon affût, le vent s'engouffre de toutes parts. Tant bien que mal, je me trouve une place entre des racines, le matos photo et puis, emmitouflé dans mon sac, je m'apprête à passer une courte nuit, réveil à 4h30...